Florilège #3
Du 7 juin au 6 juillet
Lieu
Au Jardin Fleuri, atelier Galerie 67 rue Paul Barreau
58140 LORMES
Du 7 juin au 6 juillet “Florilège #3” à Lormes. Exposition “Autoportraits aux fleurs” : Alexandre Akar, Lydie Baron, Jérôme Bellefleur, Francis chopard, Geertje de Boer, Peter Hiemstra, Malvine Marichal, Stella Goldschmit, Au Jardin Fleuri, atelier Galerie (67 rue Paul Barreau). Vernissage le 7 juin à 12h
Exposition collective avec :
Alexandre Akar – Lydie Baron – Jérôme Bellefleur – Francis Chopard
Geertje de Boer – Peter Hiemstra – Malvine Marichal – Stella Goldschmit
Nous souhaitons chaque année, à l’atelier/galerie Au Jardin Fleuri, proposer un florilège d’artistes réunis autour d’un thème commun : l’autoportrait.
En clin d’œil à l’histoire du lieu — un ancien fleuriste de quartier —, nous avons ajouté une variation poétique : “autoportrait aux fleurs”.
Pour certains de nos invités, c’est un terrain encore à découvrir, un exercice nouveau. Pour d’autres, l’autoportrait est au cœur même de leur démarche artistique. Dans tous les cas, cette invitation ouvre un espace de dialogue entre le regard porté sur soi et le langage plastique choisi pour l’exprimer.
Longtemps considéré comme un genre mineur dans l’histoire de la peinture, l’autoportrait fut d’abord un exercice technique : représenter le réel à partir du modèle le plus disponible, le plus intime — soi-même. C’est ainsi que l’on retrouve de nombreux artistes figurés dans leur atelier, pinceau à la main, comme chez Rembrandt, Dürer ou encore Velázquez, qui se peint au cœur de Las Meninas, soulevant déjà la question du regard, du spectateur, et de la place du peintre dans l’acte de création.
Avec le romantisme, l’autoportrait devient un lieu d’exaltation du moi, rejoignant les questionnements philosophiques de Rousseau sur la sincérité autobiographique et le sujet comme centre de la perception du monde. Plus près de nous, Frida Kahlo transforme la figure de l’artiste en une icône fragmentée, incarnant douleur, mémoire et résistance ; Cindy Sherman, quant à elle, déconstruit les identités à travers le masque et le déguisement, montrant que l’autoportrait peut aussi être jeu, travestissement, critique sociale. Chez Gilbert & George, l’autoportrait devient performance et fusion, où le duo d’artistes ne fait plus qu’un avec l’image.
L’arrivée de la photographie puis du numérique a radicalement transformé les modalités de l’autoreprésentation. Le “selfie”, souvent moqué, prolonge cependant une quête ancienne : comment se montrer, à qui, et dans quelle vérité ? Comme l’écrivait Michel Foucault, à la suite des stoïciens, l’attention à soi (l’epimeleia heautou) est déjà un geste philosophique, un mode de connaissance, voire un acte politique.
Car l’autoportrait ne se résume pas à une simple ressemblance. Il interroge le rapport entre image et identité : que veut-on dire de soi ? Quelle part de soi échappe, ou se révèle malgré nous ? Entre miroir et masque, l’autoportrait se situe à la lisière de la vérité, du fantasme, du rêve — parfois de l’inconscient, comme l’ont souligné les surréalistes et les psychanalystes. Ainsi, loin d’être purement narcissique, ce geste d’autofiguration peut devenir un territoire d’exploration intérieure, un théâtre où l’artiste joue, cherche, se perd et parfois se retrouve.
Enfin, en liant cette introspection aux fleurs, nous proposons aux artistes une résonance symbolique : les fleurs comme motifs décoratifs, bien sûr, mais aussi comme signes de vanité, de mémoire, d’éphémère — ce que les peintres du XVIIe siècle nommaient memento mori. Fleurir son autoportrait, c’est peut-être, à sa manière, dialoguer avec la beauté et la fugacité, donner forme à ce qui passe.
Stella Goldschmit, mai 2025
Tarifs
Cible | Prix |
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