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Des richesses culturelles

Vu d’avion, le Morvan apparaît comme un grand massif forestier, parsemé d’une myriade de clairières plus ou moins vastes ; clairières agricoles ou clairières de vie en hameaux ou villages.

Entre collines et vallées, ces villages et hameaux sont dispersés à mi-pente avec les bonnes terres, laissant les fonds de vallée aux ruisseaux et les sommets granitiques érodés aux forêts. Ces composantes du paysage sont traversées par des linéaires de ruisseaux et rivières, étangs et lacs, routes et chemins qui le traversent et l‘animent.

L’histoire du Morvan de ces derniers siècles peut encore se lire dans son paysage, qui résulte de logiques économiques et sociales de générations de Morvandiaux et qui est en constante évolution au gré des mutations agricoles ou forestières. Pour les historiens, le Morvan historique est délimité par les villes dites « portes » que sont Avallon, Saulieu, Autun, Luzy, Châtillon-en-Bazois et Corbigny. Hier villes de foires, de pouvoir, d’échanges et de circulation vers les capitales départementales, régionale ou nationale, elles sont aujourd’hui, pour les Morvandiaux, les villes des lycées, gares, hôpitaux, supermarchés, cinémas, … Seule Bibracte, capitale du puissant peuple éduen il y a 2 000 ans, fut bâtie sur un oppidum en centre Morvan, comme Château-Chinon qui rayonna de l’époque du flottage du bois au début du XXe siècle, en tant que capitale du Morvan.

Hormis pour les villes « portes », la caractéristique du Morvan est son habitat dispersé en hameaux où vivent la majorité des Morvandiaux. Chaque village compte entre 7 et 30 hameaux, et certains hameaux ont plus d’habitants que le « centre bourg », le village. C’est un héritage du Moyen Âge, où le seigneur donnait à un serf une clairière à défricher, à cultiver et à habiter. Ces hameaux, agrandis au fil du temps, ont structuré une organisation du territoire sociologiquement importante.

Des voies romaines qui quadrillent le Morvan aux liaisons entre hameaux, villages, châteaux, villes-portes, champs et forêts cultivés, le réseau de petites routes et de chemins est encore très riche aujourd’hui. Les importants massifs forestiers, qui fournirent le bois de chauffage à Paris (1550 à 1850) par flottage, sont encore présents, avec souvent des essences résineuses plantées en remplacement du hêtre et du chêne.

Du XIXe siècle aux années 1950, le Morvan agricole est caractérisé par une micro-propriété où se pratique la polyculture-élevage. Aujourd’hui, la nature de l’occupation du sol a évolué vers une dominante nette des surfaces en herbe pour l’élevage du charolais allaitant.

Le paysage actuel est encore témoin de cette histoire et raconte encore des savoir-faire multiples liés aux compétences de paysan et de bûcheron que les Morvandiaux ont su développer. À titre d’exemple, la conduite des bovins pour les travaux agricoles, forestiers et le transport de marchandises fut une spécialité reconnue du Morvan qui perdure encore au travers des qualités d’éleveurs naisseurs des exploitants agricoles du Morvan.

La validation d’un territoire en Parc naturel régional est la preuve que l’État français reconnaît sa haute valeur patrimoniale. Le Morvan peut être fier de figurer dans ce cercle fermé. Mais au-delà de Vézelay et Bibracte, figures emblématiques de l’histoire et du patrimoine morvandiaux, le Morvan est riche d’une nature généreuse, de sites géologiques, archéologiques, historiques témoins de son passé, de toutes ses communes méritant d’être découvertes, d’hommes et de femmes, célèbres ou non.