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Les trames

Sa position de carrefour climatique et son réseau hydrographique dense confèrent au territoire du Morvan un patrimoine naturel riche et original. Des trames agricoles, les plus fonctionnelles, aux cours d’eau, toutes sont la marque d’un territoire où l’activité de l’homme est peu intensive. La forêt, façonnée par la plantation massive de résineux dans les années 1950, fait exception à cette impression de nature préservée que l’on peut avoir en traversant les paysages morvandiaux.

À l’échelle de la Bourgogne-Franche-Comté, le Parc naturel régional du Morvan est perçu comme un cœur de biodiversité au sein duquel les problématiques de déplacement des espèces sont peu présentes. Pourtant, lorsqu’on y regarde de plus près, les aménagements passés ou actuels du territoire ont engendré des discontinuités. Au travers de plusieurs programmes d’action, le Parc agit pour la préservation ou la restaurations des trames écologiques.

La trame forestière

La forêt est composée de 53 % de feuillus, 36 % de résineux et 11 % de forêts mélangées. Ces chiffres, issus des bases de données « forêt » de l’IGN datent (10 ans pour les plus récentes) et nécessitent donc de relativiser ces résultats. Les chiffres reflètent une situation ancienne qui ne tient pas compte de l’évolution récente de la forêt résineuse qui gagne sur la forêt de feuillus. La couverture forestière varie selon la petite région naturelle considérée. Ainsi, le Haut-Morvan montagnard est boisé à 95 % et la forêt y est composée de 65 % de résineux.

Le Parc pilote sa quatrième charte forestière. Certaines actions contribuent à la prise en compte de la biodiversité. Par ailleurs, le Parc du Morvan collabore depuis 2016 à un travail collectif mené par l’Ipamac (Inter-parcs Massif central) concernant la cartographie et la connaissance des forêts anciennes. Enfin, un travail d’étude est en cours pour favoriser la mise en place d’une trame de vieux bois, afin de favoriser une biodiversité forestière importante liée aux arbres âgés et de gros diamètre, ainsi qu’au bois mort.

La trame agricole

C’est, pour l’essentiel, une trame prairiale. Les prairies représentent en effet 48 % de l’occupation du sol du territoire. Cette trame est intimement associée à une trame bocagère.

Depuis 1995, le Parc du Morvan met en place des mesures agroenvironnementales qui contribuent à maintenir des pratiques extensives favorables à la biodiversité des prairies. En 2007, les dispositifs d’aide sont montés en puissance. Ainsi, pour la période 2007-2014, ce sont plus de 7000 ha de prairies qui ont été contractualisées. La mise en place des Maec (mesures agroenvironnementales et climatiques) en 2015 a conduit près de 500 exploitants à s’engager.

La trame cours d’eau et milieux humides

Avec plus de 3 300 km de cours d’eau et plus de 20 000 ha de zones humides, le Morvan est une région où cette trame écologique est particulièrement présente. Plusieurs actions concourent à restaurer ses fonctionnalités. Sur les cours d’eau, un des problèmes majeurs rencontrés est l’extrême fragmentation due à des ouvrages empêchant la circulation piscicole. On estime qu’il y a un obstacle tous les 800 m de cours d’eau. Des actions d’étude et d’aménagement d’obstacles sont régulièrement mises en place sur le territoire au travers des contrats passés avec les Agences de l’eau.

Les zones humides, souvent zones de sources ou zones latérales aux cours d’eau, sont également bien souvent des prairies agricoles paratourbeuses encore exploitées. Elles ont bénéficié, pour les plus intéressantes d’entre elles, de mesures agroenvironnementales. Les tourbières bénéficient en partie d’un classement en réserve naturelle régionale depuis 2016.

La trame noire

Le territoire du Parc est candidat à l’obtention d’un label international « Ciel étoilé » décerné par la « Dark Sky Association ». De nombreux partenaires l’accompagnent comme les syndicats départementaux d’énergie, la Société d’astronomie de Bourgogne (SAB), la Société d’histoire naturelle d’Autun (SHNA), l’établissement public de Bibracte, Vents du Morvan et bon nombre de communes du Parc.

Pour le moment, seuls deux territoires français, le Pic du Midi et le Parc national des Cévennes ont obtenu la haute distinction de « Réserve internationale de ciel étoilé » (Rice). L’amélioration de l’éclairage public et la réduction de la pollution lumineuse sont des sujets traités depuis de nombreuses années en Morvan. Une charte de l’éclairage public a été signée entre le Parc et les quatre syndicats départementaux d’énergie de Bourgogne en 2014. Des financements spécifiques ont pu être mobilisés en 2016 pour accompagner les communes dans la rénovation de leurs équipements (remplacement de nombreux luminaires et installation de systèmes automatiques d’extinction, comme des interrupteurs crépusculaires…).

Le Morvan possède sans doute l’un des ciels nocturnes les plus purs de la moitié nord de la France. Les raisons sont notamment l’absence de très grande ville à proximité, la taille limitée et la grande dispersion des zones habitée et l’éclairage public nocturne qui est souvent interrompu en milieu de nuit dans 90 % des communes.

Contact : , chargé de mission Environnement