LE PARI DE RELANCER LA VIGNE EN MORVAN !
Autrefois, la vigne était bien présente en Morvan. Selon un article de Vents du Morvan (n°68), on recensait 500 ha de vigne en 1800. En 1839, il y avait 46 ha de vigne à Lucenay l’Evêque. Le vin de Saint-Péreuse aurait même été le vin préféré de Louis XI !
Mais la crise du phylloxéra fin XIXème a fait disparaître la quasi totalité de ces vignobles. La toponymie des lieux est encore le témoin de ce passé viticole : « Les Vignes », à La Grande-Verrière, « Le Bas des Vignes » à Chissey-en-Morvan…
Dans les années 1970, un des premiers projets du Parc, porté par son premier président Paul FLANDIN alors conseiller général de Vézelay, fut la relance du vignoble de Vézelay. 50 ans après on peut dire que c’est une réussite. Au regard du changement climatique, n’y aurait-il pas un intérêt à relancer la culture de la vigne en Morvan ? C’est ce que cherche à explorer le Parc naturel régional du Morvan.
Une première rencontre à Saint-Péreuse en novembre 2023 a réuni des porteurs de projet, des viticulteurs des vignobles alentours (Tannay, Côte de Beaune, Vézelay), des agriculteurs, des élus, des historiens de la vigne… Bien entendu, beaucoup de questions ont immédiatement émergé : Quels cépages ? Sur quels terrains ? Quels porte-greffes ? Quid des cépages hybrides ? Comment prendre en compte le réchauffement climatique ? Est-ce qu’on part sur du 100% bio ? Quelles orientations prendre collectivement pour une culture qui s’inscrit dans le long terme ? Etc. Il a été acté de lancer une grande collecte d’informations à l’échelle du Morvan pour recueillir des données liées à l’histoire de la vigne et au micro-climat (lancée en février).
Le Parc est en train de structurer la démarche, en recherchant des partenariats auprès des organisations professionnelles déjà en place car en Bourgogne, il y a beaucoup de compétences dans ce domaine. Dans notre région où les vins se vendent de plus en plus cher, où plus de 85 % des vins partent à l’export, il existe en Morvan des opportunités à saisir pour élaborer de nouveaux vins pour une clientèle plus locale. Depuis la première rencontre, on s’aperçoit que c’est un milieu de passionnés donc passionnant, alors place à la créativité et à l’expérimentation ! Car la valorisation des ressources locales, l’innovation, l’expérimentation, sont dans les gènes d’un Parc naturel régional. C’est un véritable pari que de se projeter à 30 ans pour mettre en place une culture pérenne, le début d’une belle aventure !
Contact : Emmanuel CLERC, 03 86 78 79 17 –