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Le retour du Castor dans les rivières du Morvan

Le 16 mars 2020

Au moins depuis le Moyen-Âge, le castor d’Europe a connu une dynamique de raréfaction liée à des destructions directes. Il a été chassé et piégé pour sa viande, mais aussi et surtout pour sa fourrure et son castoréum.

Il s’agit d’une substance sécrétée par les glandes anales de l’animal, utilisée comme fixateur de parfum et dans la pharmacopée traditionnelle. Au début du XX° siècle, la population nationale était estimée à seulement une centaine d’individus en basse vallée du Rhône. Heureusement, grâce à l’adoption de mesures nationales de protection strictes accompagnées de plusieurs campagnes de réintroduction, une reconquête des territoires perdus s’est opérée en France. Sur le bassin de la Loire, il a fallu 40 ans, pour qu’à la suite de la réintroduction d’individus aux environs de Blois par la Société naturaliste, l’espèce arrive en Morvan par l’Arroux et le Ternin. Les premiers arbres crayonnés sont des peupliers à Autun, puis d’autres sur le Ternin jusqu’à Chamboux. Des barrages sont même construits !

Avec le retour de ce gros rongeur, des problèmes de cohabitation avec des dégâts occasionnés peuvent apparaître. En effet, compte tenu de son régime alimentaire et de la présence de cultures sur son territoire, le castor peut occasionner des dommages plus ou moins importants qui concernent en majorité l’arboriculture dont les peupleraies. Cependant, des solutions existent et 90% des dommages ont lieu à moins de 30 mètres des cours d’eau. Le maintien de la végétation en bordure de rives est de ce fait un élément primordial pour limiter les dommages. Une autre problématique qui apparaît sur les petit cours d’eau est la construction de barrages ! Une étude préalable est toujours indispensable pour identifier la solution la mieux adaptée d’autant que l’espèce et son habitat est protégé. Il est intéressant à noter que toutes ces activités de construction enrichissent la diversité des cours d’eau, en bénéficiant à une multitude d’espèces animales et végétales ! L’espèce est suivie par le réseau Castor de l’Office Français de la Biodiversité, et par la Société d’Histoire Naturelle d’Autun dans le cadre de l’Observatoire de la FAune de Bourgogne. L’association et le Parc ont mis en place, il y a maintenant 25 ans, un programme SOS faune sauvage afin de répondre aux problématiques de cohabitation avec la Faune sauvage.