A LA RENCONTRE DES SPECTRES
Dans le cadre de ses travaux sur la « ressource obscurité », le Parc naturel régional du Morvan a mobilisé une équipe de chercheurs (le collectif RENOIR) pour réaliser des mesures de points lumineux.
Lors d’une sortie nocturne, les 21 et 22 février sur les communes d’Anost et de Luzy, les élus ont pu se rendre compte de la qualité de leurs installations d’éclairage public. L’exercice pédagogique consistait, sur un échantillon de points, à mesurer la qualité de l’éclairage public : intensité lumineuse (lux), analyse de la zone éclairée (zone utile pour la sécurité par rapport aux zones inutiles ou perturbantes (façade de bâtiments, champs…), températures de couleur et répartition spectrale de celle ci (couleur de la lumière).
Les élus se sont réinterrogés sur leur besoin et leur manière d’éclairer. Ils ont pu constaté l’efficacité ou non de l’éclairage en place et mieux connaître les impacts de la lumière artificielle notamment sur la santé et la biodiversité. En effet, en fonction des types de sources lumineuses et des puissances, les impacts ne sont pas les mêmes.
Ainsi par exemple, l’arrêté du 27 décembre 2018 relatif à la « prévention, à la réduction et à la limitation des nuisances lumineuses » fixe des températures de couleur maximales (3000 K, voire moins selon certaines zones) afin d’éviter les effets néfastes des longueurs d’ondes correspondant à la couleur bleue. Celle ci est reconnue par l’académie de médecine comme un perturbateur endocrinien qui modifie la sécrétion de la mélatonine qui intervient dans le processus du sommeil et comme néfaste sur certaines espèces se déplaçant la nuit. Il faut y être très attentif en cas de déploiement de systèmes LED où des pics de bleu peuvent être observés. Les chercheurs du collectif RENOIR préconisent d’ailleurs aux communes de choisir des températures de couleur inférieures à 2000 K.
La sortie a également été l’occasion de constater les pratiques d’éclairage privé (enseignes, vitrines…) qui parfois ne respectent pas les nouvelles règles de l’arrêté cité ci-dessus (température de couleur, heures d’extinction…). Il reste encore beaucoup de sensibilisation et de pédagogie à faire.
Poursuivant l’élaboration de son dossier de candidature au label Réserve Internationale de Ciel Etoilé (RICE), le Parc a profité de ce moment avec la commune d’Anost pour travailler un plan de marche de rénovation de son éclairage public à horizon 2035 : programme de diminution des puissances, correction des inclinaisons pour éviter d’éclairer le ciel, réflexion quant à la suppression de certains points lumineux…
Contact : , 03 86 78 79 17